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La saison se prépare pour Leisure Farms

Published On: May 15, 2025

Originally published in: Agricom.

À West Nipissing, à quelques distances de North Bay, Mitch Deschatelets est un agriculteur francophone à la tête d’une entreprise au nom anglophone qui emploie… des travailleurs mexicains! Mitch ne doit pas seulement maîtriser la machinerie agricole: il doit aussi maîtriser les langues dans cette région de l’Ontario où le français perd du terrain.

Alors que plusieurs agriculteurs se plaignent de la pénurie de main-d’œuvre, lui ne s’en tire pas si mal. « J’ai des gens que ça fait 20 ans qu’ils travaillent ici. Et avec le temps, la famille s’élargit, car mes employés amènent leurs amis, leur propre famille. » L’entreprise compte pas moins de 22 travailleurs mexicains en haute saison.

Preuve que ces travailleurs saisonniers sont bien traités: chaque hiver, Mitch va passer deux semaines au Mexique dans les familles de ses employés! « Sans travailleurs Mexicains, il ne serait pas possible de planifier l’expansion de l’entreprise. Pour chaque employé mexicain qui travaille ici, il faut que j’embauche deux Canadiens aux ventes », assure-t-il! Il faudra peut-être songer à rebaptiser Leisure Farm, Granja de Ocio…

Une ferme active

Si l’entreprise jouit d’une si belle réputation dans la région, c’est peut-être parce qu’elle est ancrée dans la communauté, qu’elle est familiale et qu’on y organise toutes sortes d’activités.

« Par exemple, cet été, on aura le Festin à la ferme, une journée pour déguster des vins, découvrir des combinaisons vins et aliments, toujours avec des aliments locaux. Ma mère s’occupe de la boulangerie et du service à la clientèle. On va au marché de North Bay tous les samedis. L’hiver, le magasin est fermé », dit-il.

Et justement, c’est au cours de la longue fin de semaine du mois de mai qu’on s’active à tout sortir à l’extérieur. Le repos, connaît pas!

 

Qu’est-ce qu’on plante?

Ça dépend des années. Selon Mitch, les champs de fraises ont une durée de trois ans, après quoi on cultivera des citrouilles pendant cinq ans. C’est d’ailleurs pour bientôt, puisqu’on démarre les cultures le 15 mai.

« La nouveauté cette année, ce sont les asperges. J’ai aussi un beau défi qui se pointe parce que j’ai retardé les semis pour l’avoine, mais là, tout est dû en même temps et on a juste deux gros tracteurs pour tout faire. »

Heureusement, Mitch peut compter sur l’aide de sa famille, lui qui n’a pas toujours été très manuel: « Mais à force de le faire, on apprend. Moi, j’étais toujours à travailler dans le champ. Un de mes frères est le mécanicien de la gang, mécanicien industriel. Il m’aide beaucoup sur la ferme. »

L’appel de la ferme a toujours été clair pour lui. Il a d’abord étudié au Collège La Cité où il a obtenu deux diplômes, avant de suivre une formation en anglais à l’Université de Guelph. Il a quatre frères, qui n’ont pas tous suivi ses traces: les deux plus jeunes sont à l’extérieur et poursuivent des carrières de policier et pompier.

Et la relève? « Mes enfants travaillent dans les ventes, c’est difficile de savoir pour le moment s’ils prendront la relève, c’est mon souhait, c’est certain! »